L’écume des jours, c’est toute la difficulté d’adapter (et donc d’imposer) une vision personnelle d’un livre dont chacun a sa version, ses évocations et son imaginaire.
Si celle de Michel Gondry est très respectueuse du roman de Boris Vian, certains trouveront peut-être que « l’écume » est plutôt un tsunami d’effets spéciaux. Personnellement, je les ai trouvés plutôt réussis, poétiques, délicieusement old school et bien intégrés à l’histoire. On en arrive à trouver presque normal qu’une souris nous donne un coup de main ou qu’une anguille surgisse d’un robinet.
Les grands thèmes du roman sont parfaitement mis en image et la magie du cinéma en décuple la dimension dramatique : le passage d’une vie insouciante, lumineuse, amoureuse, à une existence de contraintes, sans issue apparente ; la question de l’aliénation par le travail ; celle de la progression de la maladie ; la remise en cause de l’autoritarisme des pouvoirs publics ; la cupidité des représentants de la religion… Le tout avec pour leitmotiv le jazz !
Toutefois, le rythme s’essouffle (en même temps que Chloé, dont le poumon droit est envahi par un nénuphar), le film bascule de scènes pimpantes et colorées en un oppressant monde gris, sale et étouffant, et le dernier tiers du film traîne en longueur à mon goût.
Mais ne serait-ce que pour toutes les trouvailles visuelles du film, et pour le jeu des acteurs tous excellents, il faut voir L’écume des jours !
Je n’ai pas aime la fin de ce film …
J’aimeJ’aime