Marvin Jouno

Du bonheur pour les oreilles. Découvert par hasard à la fnac, l’album Intérieur Nuit est un objet de délectation, rythmique et mélancolique, sobre et flamboyant, à la puissance évocatrice inouïe.

Ce n’est pas un hasard si, dès les premières notes, les premiers mots, l’album campe un décor, une atmosphère : Marvin Jouno était décorateur de cinéma avant de se consacrer à la chanson. Mais il a aussi toujours aimé les mots, et cela s’entend.

Certains penseront à Benjamin Biolay pour la voix, à Julien Doré pour l’univers pop-mélancolique, à Alain Chamfort pour l’intelligence et l’apparente légèreté des textes, à Etienne Daho pour le timbre suave et sombre (on trouve d’ailleurs dans l’album une jolie reprise du Grand Sommeil), mais Marvin Jouno est surtout unique et prouve qu’il est possible de proposer de la pop française qui sonne bien et qui soit à la fois fine, profonde et enjouée.

Côté mots, de sublimes fulgurances : « Pourquoi demain est toujours en avance ? », « Les cerisiers sont en pleurs », « Je pleure, il fait noir, tout est teint », « Je t’écrirai peut-être Love later »… L’album s’écoute autant qu’il se lit, plein de références, d’autant que le livret, découpé comme un synopsis, nous promène de « extérieur nuit, Bruxelles » à « intérieur jour, rue de Rennes », le tout accompagné de photos très sensibles d’Élise Toïdé.

Côté musique, un son à la fois sophistiqué et organique, qui caresse et qui claque, signé Angelo Foley (qui a collaboré avec Christine & The Queens) et Agnès Imbault.

Marvin Jouno avait sorti en 2015 un EP de 4 titres, Ouverture (un clin d’œil à Daho ?) et avait été labellisé « artiste à suivre » par iTunes. Bien vu…

Intérieur Nuit possède, c’est vrai, les couleurs de la nuit et la profondeur d’un univers intérieur qu’il faut absolument découvrir. Les concerts vont s’enchaîner dans toute la France à partir d’avril.

Marvin Jouno
Intérieur Nuit
Un plan simple / Sony Music