Élévation

Ce qu’il y a de saisissant, au Centre Pompidou, c’est qu’à mesure où l’on se dirige vers les galeries abritant les expositions, on s’élève physiquement, grâce aux Escalators qui forment la signature architecturale du lieu. Ainsi, notre envie de s’élever, de prendre un peu de hauteur, de changer d’air, grâce à la culture, prend une double dimension.

Cette élévation fait écho à celle de Baudelaire…

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les ésthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde,
Tu sillonnes gayement l’immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l’air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
– Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

 

Photo : Yannick Gaillard
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