Lorsqu’on considère le secteur des transports en tant qu’émetteur de gaz à effet de serre, on pense surtout au transport routier. Mais une étude récente pointe du doigt l’incroyable pollution des paquebots de croisière. Des chiffres édifiants.
La croisière a le vent en poupe : plus de 7 millions de passagers par an rien qu’en Europe. Le leader mondial de la croisière de luxe, relativement inconnu en France, possède une flotte de 94 paquebots, dont la moitié naviguent en Europe.
Ce n°1 du secteur aurait émis à lui seul dix fois plus de dioxyde de soufre que l’ensemble des voitures en Europe (260 millions d’automobiles, tout de même !). Ce SO2 est un est un irritant des muqueuses, de la peau, et des voies respiratoires. Il participe par ailleurs au phénomène des pluies acides.
Juste derrière lui, le n°2 mondial, en aurait rejeté quatre fois l’équivalent du parc européen de voitures.
Cette situation s’explique par deux raisons principales :
• le carburant utilisé pour les paquebots est un fioul lourd, de mauvaise qualité. Ses émanations sont encore plus toxiques de celles du Diesel,
• la règlementation est plus souple pour les teneurs en soufre émises en mer : elles peuvent être 1 500 fois plus élevées que sur Terre (on se demande d’ailleurs pourquoi, puisqu’au final tout rejoint l’atmosphère commune).
L’impact de la pollution des transports maritimes
Des chercheurs de l’université allemande de Rostock ont mis en évidence que la pollution émise par les transports maritimes serait à l’origine de 60 000 décès prématurés par an.
Selon l’étude de Transport & Environnement, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, la France et la Norvège sont les pays les plus exposés aux émissions de SO2. À Marseille (8e ville la plus impactée d’Europe), les navires seraient à l’origine de 10 % de la pollution atmosphérique.
Source : Le Figaro / Visuel : pxhere
yannick gaillard 