Après une cinquantaine de jours de confinement et avec la mise en place contrainte du télétravail pour de nombreuses entreprises, quels points positifs et négatifs peut-on souligner ?
Points positifs
• 70 % des salariés sont obligés de travailler à distance avec la crise du Covid-19 et, pour les 3/4 d’entre eux, c’est une première fois ! Ces salariés qui n’avaient encore jamais pratiqué le télétravail découvrent le plaisir de gérer leur temps et de gagner du temps (moins de transports, moins de procédures liées à la vie de bureau…), dans un environnement calme et apaisé (le plus souvent !), plus propice à la concentration.
• Le travail n’a jamais été aussi productif, d’après Les Échos : le home office permet d' »éliminer les réunions, brainstorming et autres bavardages inutiles, et laisser la place au sens, au travail, à la confiance », même si l’article insiste bien sur le fait que télétravail et vie de bureau se complètent.
Points négatifs
• Pour certains, se retrouver coupé du monde et de ses collègues, clients, amis, est une épreuve. Alors que, d’ordinaire, on a tendance à critiquer « la vie au bureau », celle-ci manque à 76 % des personnes interrogées dans le cadre d’une étude Deskeo publiée par la VDN.
• Le home office peut être également générateur de stress, notamment à cause de la multiplicité des canaux de communication (e-mails, téléphone, visioconférences, SMS, messageries…) induisant le fameux fomo (fera of missing out, ou peur de manquer une information). S’ajoutant au confinement, ce stress pourrait entraîner une augmentation des risques psychosociaux (burn out).
• Le télétravail a, dans la majeure partie des cas, été contraint et donc non-préparé. Certains salariés, qui bénéficiaient par exemple d’un restaurant d’entreprise, souhaitent une compensation en tickets restaurant ou complément de salaire et, globalement, l’Institut National de la Recherche et de la Sécurité rappelle que les « conditions normales » de télétravail prévoient des accords portant sur une compensation censée couvrir une partie des frais d’Internet, d’électricité, parfois même incluant une mise à disposition de matériel (imprimante, fauteuil de bureau…).
• L’adaptation du télétravail à nos habitats pose aussi des questions ergonomiques. Seul 1 salarié en télétravail sur 4 dispose d’un espace réservé pour le home office. Pour les autres, on « improvise » un coin télétravail, mais avec souvent le risque de voir apparaître des troubles musculo-squelettiques liés à une mauvaise posture ou un environnement et du matériel inadaptés.
• Le home office nécessite enfin une réelle organisation et une vraie discipline, pour bien séparer ce qui relève des activités professionnelles et des activités domestiques. S’il ne coûte rien de lancer une machine entre deux réunions, la frontière entre pro et perso devrait rester la plus claire possible, surtout que…
« Le télétravail massif s’organisera durablement »
L’association nationale des DRH
Selon les experts, la clé serait de conserver ses routines et habitudes liées au travail au bureau : se lever à la même heure, ne pas travailler en pyjama, se réserver des temps de pause réguliers, prendre le temps de déjeuner (1 personne sur 2 ne le fait pas)… Enfin, on peut profiter du temps gagné sur les transports pour pratiquer une activité qui nous fait du bien : sport, cuisine, lecture… ou dormir un peu plus longtemps !
Sources : Les Échos, Le JDD, La Voici du Nord, Deskeo. Visuel : pexel