COVID-19 et environnement

Alors que les 150 000 cas de contamination au COVID-19 sont largement dépassés dans le monde et que la France est en situation de confinement, cette pandémie nous fait aussi réfléchir sur son impact sur l’environnement et à notre propre rapport à la nature et au vivant.

Deux mots sur l’origine des coronavirus

Découverts pour la première fois dans les années 1960, les coronavirus comptent 7 types différents, dont 3 peuvent être graves pour l’Homme. Ces 3 formes graves se trouvent habituellement chez certains mammifères (chauve souris, civette, pangolin…). Il ne devrait donc pas y avoir, dans des conditions normales, de cas de contamination de ces mammifères vers l’Homme, mais la promiscuité et même la consommation de ces animaux sont les facteurs déclenchants de la contamination :
• la première épidémie de ce type, le SRAS (2003), est due à la consommation d’une civette sauvage dans un restaurant en Chine,
• la deuxième épidémie, « syndrome respiratoire du Moyen Orient » (en 2012), provient de la consommation de lait de chameau et de la proximité avec ces animaux,
• le COVID-19 contre lequel nous luttons actuellement aurait pour origine la consommation de viande de pangolin.

Impact du COVID-19 (coronavirus) sur l’environnement

La Chine a été la première à ordonner le confinement d’une partie de sa population, ce qui a entraîné un arrêt de l’activité industrielle et économique. On a vu très rapidement les effets positifs de ce dispositif en termes de rejets de dioxyde d’azote, comme le montrent ces deux schémas.

Réduction en 1 mois des rejets de dioxyde d’azote en Chine (source : NASA)

En Occident, les mesures liées aux fermetures de frontières et au confinement pourraient entraîner des conséquences semblables. En revanche, le recours au e-commerce et aux livraisons à domicile pourrait augmenter le trafic routier et donc la pollution.

Crise de confiance

Le COVID-19 est un évènement sans précédent par sa rapidité de propagation, même si le nombre de décès (5 833 au 15 mars 2020) est encore loin des chiffres du H1N1 (284 500), de la grippe de 1918, dite « espagnole » (20 à 40 millions) ou encore de la peste bubonique ou « peste noire » avec 50 millions de décès.

Beaucoup plus médiatisé, beaucoup plus relayé (en bien comme en mal) sur les réseaux sociaux, le COVID-19 enflamme les esprits. Les marchés ayant horreur de l’incertitude, les bourses du monde entier s’effondrent. Des tensions se ravivent entre les pays et, cerise sur le gâteau, les rayons de papier toilette sont dévalisés…

Selon toute probabilité, dans quelques jours, le nombre de cas hors Chine va dépasser le nombre de Chinois testés positifs au COVID-19 (environ 81 000 à ce jour), comme le montrent ces courbes.

Un côté positif au COVID-19 ?

Même si la situation va inévitablement avoir de lourdes conséquences sur les acteurs de l’économie et in fine sur l’économie française elle-même, on peut tout de même y voir quelques aspects positifs.
Recentrage sur l’essentiel : le fait d’être privé de mouvements et de lieux peut nous faire prendre conscience de ce qui est important et de la chance qui nous est donnée d’en disposer : de l’eau potable à volonté (60 % de la population mondiale n’a pas accès à une eau potable sûre), la possibilité d’acheter près de chez nous de quoi nous nourrir (pas de ruptures d’approvisionnement prévues) et la possibilité de communiquer facilement. Dans cette société du « toujours plus », qui s’apprête par exemple à passer à la 5G alors que personne ne l’a demandé, avec les conséquences catastrophiques que cela comprend, il est bon de réfléchir à ce qui compte vraiment, ce qui nous est essentiel.
Économies : c’est le bon côté de la médaille de ce confinement imposé. Moins de sorties, de restaurant, de cinéma, d’expos, moins de tentations dans les magasins, moins de dépenses de carburant…
Recours au télétravail et aux visio-conférences, qui ont un impact bénéfique sur les émissions de CO2 du fait de l’absence de déplacements.
Prise de conscience de la dépendance économique de la France vis-à-vis d’autres pays. Le gouvernement a par exemple souligné que nous devrions mieux maîtriser notre production de médicaments. Cela vaut pour bien des secteurs.
Prise de conscience sur notre rapport à la nature : ne faut-il mieux pas laisser les animaux sauvages à l’état sauvage plutôt que les capturer pour les vendre sur les marchés ? Ne pas consommer d’animaux ne semble-t-il pas une bonne pratique de santé publique, qui aurait pu éviter le départ de cette pandémie ? Est-ce que cet épisode nous fait prendre conscience de notre extrême fragilité face à une menace qui touche toute l’humanité ?

Sources : NASA, Gisanddata. Visuel : domaine public.

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