S’il est évident que réduire sa consommation de viande est bénéfique pour l’environnement (c’est même l’action la plus efficace), les études se confrontent sur les bienfaits et méfaits d’un régime strictement végétarien ou végétalien (vegan).
Pourquoi manger moins de viande serait-il bon pour la planète ?
En 50 ans, de 1950 à 2000, la population mondiale a doublé. Dans le même temps, la consommation de viande a été multipliée par 5 ! Pour satisfaire la demande, il a fallu imaginer un mode d’élevage intensif, qui a posé les bases d’une catastrophe environnementale :
• 1re ou 2e cause (selon les études) d’émissions de gaz à effet de serre (dont 94 % de tout l’ammoniac présent dans l’atmosphère),
• Mainmise sur les territoires agricoles : 83 % de la surface agricole mondiale est dédiée à l’élevage,
• Mainmise sur l’eau : 70 % de la totalité de l’eau potable sur Terre sert à l’agriculture et l’élevage.
• Mainmise sur les céréales : il faut 7 kg de céréales pour produire 1 kg de bœuf, tandis que 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim dans le monde,
• Déforestation : il faut de plus en plus de terres pour cultiver des céréales destinées au bétail,
• Pollution par les engrais utilisés (azote, phosphates, nitrates).
Ainsi, sans avoir de considérations vegan extrémistes, de plus en plus de personnes tentent de freiner leur consommation de viande, tout comme elles essaient de réduire leurs trajets en avion.
Omnivore, flexitarien, végétarien ou vegan ?
Rappelons que :
• les végétariens ne consomment pas d’animaux (ni viande, ni poisson, ni crustacés), et les pesco-végétariens ne mangent pas de viande, mais consomment du poisson,
• les vegan (ou végétaliens) ne consomment que des aliments végétaux et excluent tout aliment issu d’animaux (y compris les œufs, le miel, le lait…). Ils ne portent pas de cuir, de soie, etc.
• les flexitariens mangent occasionnellement de la viande et/ou du poisson
• les omnivores mangent de tout !
Quel régime pour quels effets ?
Il est généralement admis qu’un régime végétarien serait meilleur pour la santé. Une toute récente étude*, originale car elle porte sur 18 années d’observation et plus de 70 000 sujets, montre ainsi que les personnes ayant consommé des protéines végétales plutôt qu’animales ont eu 27 % de risques de moins de mourir d’un problème cardiovasculaire, 28 % de moins d’une maladie cardiaque et 28 % de moins d’un accident vasculaire cérébral. Globalement, leur taux de mortalité est de 13 % de moins.
Or, une étude de grande ampleur, elle aussi (48 000 personnes sur 18 ans), publiée dans le British Medical Journal, indique que végétariens et végétaliens auraient 20 % de risques supplémentaires de faire un AVC. Sans connaître la cause, les chercheurs émettent une hypothèse : la carence en vitamine B12. Cette vitamine n’étant présente que dans la viande et les œufs, les végétaliens et parfois les végétariens peuvent en manquer, mais peu d’entre eux le savent.
ON FAIT QUOI ?
• On peut tenter de freiner sa consommation de viande, pour sa santé, pour la planète et pour le bien-être animal.
• Si on est strictement veggie (végétarien) ou vegan (végétalien), il est peut-être nécessaire (après confirmation par un bilan sanguin) de complémenter son alimentation de vitamine B12.
• Veiller à manger le moins possible de produits transformés,
• Éviter les aliments riches en matières grasses, en sucres ou en sel.
Sources : Stale, NEON, JAMA network, vegetarisme.fr, federationvegane.fr / Visuel : pxhere
* JAMA Internal Médecine, Sanjeev Budhathoki, PhD; Norie Sawada, MD, PhD; Motoki Iwasaki, MD, PhD; Taiki Yamaji, MD, PhD; Atsushi Goto, MD, PhD; Ayaka Kotemori, RD, PhD; Junko Ishihara, RD, PhD; Ribeka Takachi, RD, PhD; Hadrien Charvat, MD, PhD; Tetsuya Mizoue, MD, PhD; Hiroyasu Iso, MD, PhD; Shoichiro Tsugane, MD, PhD; for the Japan Public Health Center–based Prospective Study Group.